PRESENTATION

ENTRECHOCS
De la Destruction vers la Renaissance

A la base de la recherche de Colette Escadafal, qui a progressivement embrassé la vie d’artiste sous le nom de COCO S, il y a des épreuves de métal dur, soumises à des expériences de crash-test à froid en laboratoire. Les formes inhabituelles résultant des énormes pressions subies par le métal, enroulé et plié comme un tissu, génèrent chez l’artiste une fascination propice à la création et à l’émergence de l’oeuvre.

Par la photographie, la peinture et la vidéo, elle observe et met en scène ces mouvements fluides du métal, qui revêt alors un aspect souple et sensuel. Dans ses sculptures, elle exacerbe l’aspect plissé de cette matière première, en la confrontant à la pierre, au bois, à la terre et même au verre et au cristal pour faire surgir toute une gamme d’oppositions basées sur la coexistence de différences : droit/courbe, poli/rugueux, clair/foncé, léger/lourd, brillant/mat.....

Ce jeu de contrastes trouble et bouleverse certaines valeurs : le fragile semble dominer et écraser le résistant, le solide prend une apparence malléable, comme soumis à une pression bien plus puissante que lui. La confrontation du métal avec le verre et le cristal se retrouve fréquemment dans son travail. Le cristal, alliance de l’invisible et de l’éclatant, de la pureté et de la transparence, permet à la matière dure qu’est le métal de s’élever vers la lumière et l’intangibilité. 

Ainsi, le métal détruit par le crash renaît. Il se transforme, le plus souvent par un méticuleux travail de polissage, puis se réoriente pour trouver un nouvel équilibre fait d’entrechocs et d’ajustements avec des éléments de nature différente. Cet affrontement met en jeu des forces contradictoires qui finissent par s’harmoniser, et guider la sculpture vers une forme d’élévation – matérielle et conceptuelle. 

A la fusion/opposition des matériaux répond la fusion/opposition des formes verticales et horizontales. La dimension verticale, recherchée dans ses œuvres, évoque le désir de transcendance vers lequel tend l’être humain, son besoin d’accéder à sa dimension spirituelle, à un au-delà de lui-même. La dimension horizontale du métal compressé, présent dans la sculpture comme un nœud intérieur, évoque au contraire l’aspect immanent de l’existence humaine, les épreuves et les difficultés de notre vie quotidienne qui, une fois surmontées, nous permettent, à l’instar de la sculpture, de nous affirmer, de nous renforcer et de nous élever.
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